Paris, le 28 octobre 2013 23:53
Ecouté toute la journée cet homme qui n'est plus depuis hier. Un drôle d'effet. J'ai deux disques de lui... enfin un disque et demi : Transformer comme tout le monde, et une compilation des Velvet. Mais ils sont tout de même parmi les disques les plus écoutés de mon modeste répertoire d'iTune. Lou Reed n'a peut-être pas la même place que Bod Dylan ou John Lennon dans l'histoire de la musique, du point de vue musical et lyrique. Ni même vocal : on ne dirait pas qu'iI chantait mieux que ces deux grands (non que ces deux derniers étaient de bons "chanteurs" ; il importe finalement peu, en tout cas pour moi, d'être "bon chanteur"). Mais il avait cette voix magnifique et c'est surtout elle qui m'impressionne le plus chez lui.
A chaque écoute elle me fait penser à la couleur du ciel bleu, au bleu du ciel clair. Elle a quelque chose d'adolescent, non pas innocent il est vrai, mais, tantôt pudique et réservé tantôt distanciée et indifférente, tout sauf émotionnelle, elle réussit merveilleusement à nuancer ce qu'elle chante -- cynique, décadent et parfois dur--, tout en accentuant et adoucissant le ton. Ce qu'elle gardera heureusement pour longtemps, jusqu'aux dernières années de sa vie paraît-il.
Sur ce point, Reed est pour moi un peu comme Jacques Brel. Brel chantait lui aussi des choses pas toujours très gaies, mais chantées d'une voix un peu trop expressive peut-être à mon goût, rebelle certes et parfois amère, mais toujours juvénile, ces choses-là finissent par ne pas manquer du charme. On a l'impression que c'est quelqu'un qui est éternellement... garçon. Ce qui l'oppose à Brassens qui est, quant à lui, un homme mûr... et viril.
La mort d'un homme m'a toujours suscité ou ressuscité l'intérêt à sa vie et à ce qu'il a fait de son vivant. Il en est même qui ne sont entrés dans mon cabinet de curiosité qu'à la mort ou à l'anniversaire de naissance ou de disparition. Comme si c'était une manière de le faire revivre, sinon de le faire naître en moi. Cette année, c'était d'abord Georges Moustaki, que je ne connaissais quasiment pas, puis le voilà Lou Reed, que je connaissais finalement fort peu. Trop tard pour faire connaissance ? Mieux vaut tard que jamais. Même si, comme dans ce cas précis, "tard" et "jamais" avaient peu de différence.
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